Ajustement du score

Plusieurs éléments relatifs à l’impact changement climatique et à la durée d’utilisation des objets ne se retrouvent pas dans le score d’intensité carbone calculé plus haut. Un système de bonus - malus vient rectifier cela.

budscore a également construit ce système de bonus / malus qualitatif pour mieux prendre en compte l’éco conception de chaque objet, notamment à travers son caractère beau, utile et durable, et s’appuyant sur une étude qualitative sur le comportement des utilisateurs quant aux raisons de l’arrêt d’utilisation des objets. Chacun des critères ci-dessous est donc sujet à ce système. La durée de fonctionnement reflète une durée de vie moyenne d’une catégorie de produits. Les objets d’une même catégorie ont donc la même durée de fonctionnement. Pourtant, tous ne seront pas autant utilisés. Ces différences seront visibles grâce aux critères d’éco conception, qui modulent la durée de fonctionnement en fonction des qualités de chaque objet.

Origine produit

Il n’est pas toujours évident d’obtenir les informations relatives à la consommation d’énergie pour la fabrication des produits. Nous appliquons alors des procédés de fabrication dont les données proviennent de la Base Impacts® de l’ADEME, mais qui s’appuient sur une zone géographique globale. Il est donc nécessaire de différencier les objets fabriqués dans une usine utilisant une énergie bas carbone de ceux fabriqués avec un mix électrique à haute intensité carbone.

Un bonus s’applique alors au pays de fabrication de l’objet, en fonction du facteur d’émissions GES de son mix électrique. Il s’établit entre -5 et +5 points.

Les critères d'éco conception

Définition

budscore a construit un système de bonus - malus qualitatif permettant de mieux prendre en compte le caractère beau, utile et durable de chaque objet, s'appuyant sur les définitions suivantes :

  • Le Beau correspond à la qualité du produit, à la fois dans sa conception et dans le rendu final. Il doit permettre une meilleure utilisation. Nous écartons volontairement toute notion de tendance ou de mode, car cela subjectiverait le Beau, accélérerait l’obsolescence et entraverait l’Utile et le Durable.

  • L'Utile correspond à un ou plusieurs usages effectifs du produit, qui doit donc avoir un intérêt pour l'utilisateur. Un produit Utile doit permettre à l’utilisateur de se positionner dans une démarche de sobriété matérielle.

  • Le Durable renvoie à la notion de durabilité interne correspond à la résistance du produit, sa faculté à avoir une utilisation répétée et sur le long terme.

La durée de fonctionnement reflète une durée de vie moyenne d’une catégorie de produits. Les objets d’une même catégorie ont donc la même durée de fonctionnement. Pourtant, tous ne seront pas autant utilisés. Ces différences seront visibles grâce aux critères d'éco conception, qui modulent la durée de fonctionnement en fonction des qualités de chaque objet.

Une étude qualitative réalisée par budscore, initialement en 2021 et en continu à partir de 2022, sur le comportement des utilisateurs quant aux raisons de l’arrêt d’utilisation des objets, fonde le socle de quantification de chacun des critères d'éco conception.

Chacun des critères qui suit a donc été évalué et quantifié soit par une analyse sociologique terrain sur un panel représentatif des consommateurs français, soit par un référentiel scientifique et lié à une caractéristique intrinsèque au produit.

Le design

Question : Le design du produit est-il déposé ?

L’objectif est de déterminer si l’objet est banal ou plutôt original. Nous tentons de qualifier le potentiel d’attachement émotionnel que le détenteur peut avoir vis-à-vis de l’objet. Si le design est déposé, il n’est pas reproductible. Un modèle unique a un potentiel affectif bien supérieur à un modèle ordinaire. Un certain nombre de designers-chercheurs (Chapman 2005 ; Norman, 2004 ; Rose, 2014) évoquent l’idée du maintien d’une relation affective avec les objets comme stratégie pour prolonger leur durée de vie.

Nous utilisons pour cela la base de données Global Design Database de Wipo.

Si les éléments caractéristiques principaux d’un objet sont déposés, alors le design de l’objet est considéré comme déposé, même si l’ensemble des éléments de l’objet ne correspond pas précisément à la description du modèle déposé.

Bonus : pondération dépendante des résultats de l'étude sociologique de la catégorie

Niveau de gamme

Question : Dans quel niveau de gamme se trouve le produit ?

L’objectif est de détecter un certain désintérêt de l’utilisateur pour les objets dont la valeur est faible. La valeur émotionnelle ayant déjà été observée, nous regardons à présent la valeur marchande. Un objet “bas de gamme” aura tendance à être moins bien entretenu qu’un objet similaire mais “haut de gamme”. Il sera aussi certainement moins utilisé.

Bonus : pondération dépendante des résultats de l'étude sociologique de la catégorie

Polyvalence

Question : Le produit est-il polyvalent dans son usage ?

L’objectif est de valoriser les objets qui sont utilisés plus régulièrement, de par leurs caractéristiques. Par exemple, une paire de gants peut être tactile, ce qui augmente légitimement son nombre d’utilisation. A l’inverse, il faut pénaliser les objets avec des caractéristiques qui réduisent le champ d’utilisation du produit. Par exemple, des couverts spécifiques à un type de repas, telle la salade, empêchent leur utilisation pour d’autres types de plats. Ces couverts seront moins utilisés. La durée de fonctionnement est alors réduite.

Le degré d’importance de chaque critère de polyvalence détermine son niveau de bonus, situé entre -8 pour une caractéristique qui restreint largement l’utilisation du produit et +8 si le critère augmente largement la durée de fonctionnement du produit. Le niveau de bonus est évalué lors de l’étude qualitative estimant la durée d’utilisation des catégories de produits. La représentativité des typologies de consommateurs est toujours respectée.

Bonus : pondération dépendante des résultats de l'étude sociologique de la catégorie

Casse

Question : Le produit peut-il se casser facilement ?

L’objectif est de déterminer le caractère cassant de l’objet, à travers les caractéristiques de son matériau extérieur. Pour cela, nous nous appuyons sur le compromis masse volumique / ténacité. Les données sont celles du Materials Data Book, 2003. Nous calculons pour chaque matériau un ratio de rupture (RB). Une exception est faite pour les matériaux élastiques, qui ne peuvent alors casser malgré un RB élevé. Les matériaux dont le module de Young est inférieur ou égal à 0,05 GPa sont considérés comme des matériaux amortisseurs et sont assimilables à des matériaux non-cassants.

Certains produits peuvent avoir une protection. Si son matériau est considéré comme non-cassant par le RB, alors l’objet obtient la catégorie supérieure. Il passe de cassant à indéterminé et d’indéterminé à non-cassant. Si ce n’est pas le cas, il n’obtient aucune promotion. La protection doit impérativement couvrir la totalité de la partie fragile de l’objet. Sinon, elle vaut pour nulle. La casse peut s’effectuer à différents niveaux de l’objet, correspondant à des matériaux différents. Toute casse est alors considérée comme bloquante pour l’utilisation du produit, et nous prenons en compte le matériau le plus fragile.

Bonus : -10 points pour RB > 3 ; -3 points pour 1 < RB < 3

Garantie

Question : L’objet est-il garanti par le fabricant ?

L’objectif est de mettre en lumière les objets dont on est assuré d’un temps minimal en état de marche. Nous considérons la garantie comme une donnée fiable, car il y a un fort désavantage économique à proposer une garantie sur un temps où le produit a une forte probabilité de ne pas fonctionner. Les garanties concernent majoritairement les équipements électroniques. Les autres types d’objets ne sont plus en état de fonctionner lorsqu’il y a une casse ou une usure, ce qui est déjà pris en compte antérieurement.

Bonus : 2 points

Réparabilité

Question : Quelle note l’objet obtient-il à l’indice de réparabilité ?

L’objectif est d’inscrire la réparation comme un facteur important de l’allongement de la durée de fonctionnement. Rappelons que l’indice de réparabilité est calculé sur la base de plusieurs critères et notamment la disponibilité de conseils d’utilisation et d’entretien, la disponibilité de la documentation technique, la démontabilité du produit, la disponibilité et le prix des pièces détachées. Il s’agit encore d’un critère qui ne concerne que les produits électriques et électroniques.

Bonus = note à l'indice - 5 points

Ainsi, le bonus s’étend de -5 points à +5 points.

Impact sur les ressources

L’impact d’épuisement des ressources non-renouvelables* énergétiques et minérales n'est pas représenté dans un calcul d’empreinte carbone, même sur l’ensemble du cycle de vie. Nous avons partiellement répondu à cet impact grâce à l’allongement de la durée de vie mesuré par les critères d'éco conception. Nous voulons en rendre compte plus globalement à travers la prise en compte de l'impact sur les ressources non renouvelables en amont ainsi que par la recyclabilité de l’objet en aval.

Impact ressources amont (renouvelabilité)

Un ratio des matières biosourcées du produit est appliqué. Le bois et les plantes sont concernés. L'idée étant de rendre compte du caractère renouvelable de la ressource utilisée et de sa soutenabilité sur le long terme. Ainsi, les origines suivantes sont considérées comme renouvelables :

  • Matériau issu de la biomasse (bioplastique)

  • Matériau organique (bois)

  • Matériaux recyclés (plastiques, textiles, etc...)

Néanmoins, nous ne pouvons pas donner un bonus complet aux matériaux qui participent à la destruction des écosystèmes. Ainsi, un objet en bois issu d’une forêt non gérée durablement n’obtiendra que 50% du bonus. De même, un objet issu à 100% de plastique biosourcé non-biologique ou de coton non-biologique ne pourra prétendre qu’à la moitié du bonus. Tout matériau plastique pétrosourcé, métallique ou minéral est considéré comme non-biosourcé.

L'indicateur concerne le pourcentage de matériaux biosourcés et issues de cultures non destructrices des éco-systèmes. Ce pourcentage est converti en bonus entre -5 et +5.

Bonus : -5 ou +5 selon le pourcentage de matière biosourcée et si elle est obtenue de manière non destructrice des éco systèmes.

Impact ressources aval (recyclabilité)

Il convient avant tout de rappeler la définition de la recyclabilité. Un objet recyclable nécessite au préalable d’être doté d’une filière de collecte et d’être triable en centre de tri. Ainsi, il est nécessaire que la totalité de ces éléments soient présents afin de considérer une bonne recyclabilité :

Veolia fait part de toute son expertise dans le recyclage et produit pour budscore® des fiches de recyclabilité sur des objets que nous sélectionnons. Nous recevons des informations sur le caractère recyclable du produit, sa filière de collecte, les points de vigilance et les axes de progrès. Ces fiches nous permettent de créer un référentiel sur la recyclabilité des matériaux, en fonction de leurs mix, de leurs tailles et de leurs couleurs. Nous pouvons alors établir si un produit est recyclable ou non, et quel pourcentage du produit sera recyclé, au-delà des simples informations marketing données par les producteurs.

Certains matériaux sont effectivement recyclés lorsqu’ils atteignent le flux de recyclage. Cependant, ils polluent ce flux au-delà d’un certain seuil. Nous décidons de n’accorder que 50% du bonus auquel ils peuvent prétendre, car favoriser ce type de matériau contribue à la perte de ressources valorisables.

Dans le cas des consommables, le taux de recyclabilité s’applique sur l’ensemble des matériaux qui constituent l’objet, hormis la partie consommée, comme l’encre dans un stylo.

Les produits biodégradables obtiennent le même bonus que les produits recyclables : +10 points. Les conditions sont les suivantes :

  • L’objet est entièrement biodégradable et/ou les parties biodégradables peuvent être séparées du reste de l’objet ;

  • L’objet peut se dégrader dans un compost maison. Le label “OK Home Compost” en est une preuve certaine, mais n’est pas obligatoire. En revanche, le compostage industriel ne peut obtenir le bonus, puisqu’aucune filière de collecte pour les particuliers n’existe à ce jour en France ;

  • Si la matière dégradée n’apporte aucun nutriment à la terre, alors aucun bonus ne peut s’appliquer en tant que biodégradabilité. Au-delà du caractère biodégradable, il faut donc que le produit soit compostable.

Certains objets sont à la fois compostables et recyclables. S’il y a une quelconque indication d’une de ces caractéristiques sur le packaging ou sur un site Internet public, celle-ci sera prise en compte pour le comptage du bonus - malus ; l’autre caractéristique sera écartée.

Bonus : entre -5 et +5 points.

Exemple indicateur ressources

Un mug en plastique polypropylène additivé à 30% en fibre de maïs non-biologique →

Ressource amont : utilisation de ressources renouvelables : [10 x 0.3 x 0.5 - 5] = -3,5 points, car il n’y a que 30% du produit assimilable à une ressource renouvelable, mais non-biologique

Ressource aval : recyclabilité : [10x 1 x 0.5 - 5] = 0 point, car un polypropylène est recyclable, mais l’additif fibreux est perturbateur du recyclage.

bonus ressource global : -3,5

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